Portrait – Céline Albucher

Recrutée début septembre sur le poste d’animation du Projet alimentaire de territoire (PAT), Céline Albucher est spécialiste des projets transversaux. Identifier des besoins, récolter des attentes et mobiliser des ressources pour répondre à différentes problématiques est son cœur de métier. Elle met aujourd’hui son expertise au service du territoire pour coordonner ce projet émergent. Rencontre.

Quel est votre parcours ?
Après une licence en biologie et écologie humaine et un master en ingénierie des systèmes de santé, j’ai passé le début de ma carrière entre le Lot-et-Garonne, le Lot et le Tarn, à coordonner des projets de santé publique, de prévention et d’animation de réseau. En 2014, je me suis intéressée plus particulièrement au public jeunes et aux familles en travaillant à la Maison des Ados du Tarn et Garonne. Après avoir obtenu le certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale, j’ai œuvré à l’ouverture d’une antenne à Moissac et j’ai pris la responsabilité du projet départemental.

Une carrière plutôt orientée vers le médico-social donc ?
C’est vrai, mais j’ai commencé à toucher aux questions d’alimentation il y a une dizaine d’années, quand je cumulais trois boulots ! (Rires) J’avais accepté, entre autres, de travailler à Toulouse autour d’un projet de circuits courts entre producteurs et aide alimentaire, pour une plateforme logistique missionnée par la DRAAF. Je connaissais bien les problématiques du secteur, en ayant travaillé à Cahors à la création d’épiceries sociales et solidaires.

Qu’est-ce qui vous a menée à l’animation d’un PAT ?
J’avais en tête de m’orienter plus particulièrement vers les questions liées à l’alimentation depuis un certain temps déjà. J’ai débuté un bilan de compétences en 2023 qui a fait ressortir des qualités transversales que je pouvais employer pour des projets de nature différente. Au final, la mission de chargé de projet pour le PAT est arrivée au bon moment.

Comment abordez-vous ce nouveau poste ?
Ce qui m’anime, c’est travailler en réseau, en mode « projet », mener un travail de diagnostic et dérouler un programme d’actions et d’animation du territoire. Ça tombe bien, le PAT est au démarrage ! (Rires) Plus sérieusement, nous sommes tous concernés par l’alimentation et j’ai à cœur de mieux connaitre et comprendre le monde agricole et ses acteurs et contribuer à la vie du territoire.

Comment cela se traduit-il au quotidien ?
D’abord, je fais de la veille, il est important que je maîtrise bien les actualités de cet environnement de travail si spécifique. J’assure aussi, au moins une fois par semaine, une visite de terrain : une exploitation agricole, un commerce, un point de vente. C’est important de soigner la dynamique « d’aller vers ». Je rencontre aussi les cantinières et les élus pour aborder les questions de restauration collective, mettre en place des ateliers, des rencontres, des formations. Je fais aussi le lien avec les autres services de la communauté de communes, sur les questions sociales, de foncier. Sans compter la gestion technique et financière de l’appel à projet. Enfin et surtout, je construis les actions avec les partenaires. Je suis en lien permanent avec les différentes équipes projets qui alimentent la réflexion autour du PAT.

Concrètement des actions sont déjà en places ?
Bien sûr, cela peut aboutir sur de nombreuses actions comme récemment l’animation d’un forum autour du foncier ou des cinés-débats à destination du grand public. Mais aussi des projets à plus ou moins long terme comme l’animation d’un réseau de restauration collective, le lancement d’une étude autour d’un projet de légumerie départementale, la sensibilisation au gaspillage alimentaire ou la mise en place d’une journée festive autour des questions de l’alimentation.

Vous allez à la rencontre des acteurs, souvent des agriculteurs, qu’évoquez-vous avec eux ?
J’ai vraiment à cœur d’aborder ces rencontres avec le maximum d’ouverture possible. Je m’intéresse à l’histoire de l’exploitation, leur quotidien. Quels outils ils utilisent, s’ils ont des projets, des réflexions des orientations. Ce qui est susceptible de freiner leur action, quels leviers ils mobilisent… La ressource en eau revient souvent dans nos échanges, comme la ressource humaine lors des récoltes, et matérielle selon la saison. Je m’intéresse aux organisations qu’ils mettent en place pour mutualiser leurs moyens. Le but est vraiment de mieux comprendre la réalité des producteurs et de prendre le temps de les écouter.

Peuvent-ils vous contacter ?
Tout à fait ! Chefs d’exploitation, ouvriers agricoles, élus, acteurs de l’alimentation sont les bienvenus pour rejoindre le PAT ou simplement faire part de leur témoignage. Je me tiens à leur disposition pour les rencontrer, à la communauté de communes ou sur leur lieu de travail. Contact : pat@paysdelafrancaise.fr – 06 02 15 83 51